Les histoires se juxtaposent, au sens des pratiques, des coutumes. « Les raisins séchés sur des tiges entre les poutres, au-dessus de la table à manger. »
La vigne, le raisin, sont tout autour de nous. Ils sont présents dans ce paysage qui se transforme. Nous sentons une complexité dans ce territoire marqué par le travail de la terre. À la fois une complexité familiale, mais aussi sociétale.
Le vin est en déprise. Que deviennent ces paysages que de multiples générations n’ont connus qu’avec les vignes ?
« Lorsqu’on a acheté la maison, elle était entourée de vignes, maintenant on est entourée de maïs. »
Les vignes sont arrachées, parfois brûlées. Ces générations, contraintes financières, doivent arracher les vignes que leurs grands-parents ou
arrière-grands-parents ont plantées. Elles se sentent coupables, avec le sentiment d’avoir échoué. Mais en même temps, ces vignes, ce ne sont « que des bouts de bois ».
Nous ressentons toute la complexité de ce changement qui s’opère actuellement dans le territoire de l’Entre-deux-Mers.
Par quoi peuvent-ils remplacer ces vignes ? Ont-ils l’envie, la volonté, le savoir-faire pour cultiver autre chose ?
Sont-ils vraiment encouragés par l’État à développer des formes de polyculture ?
Ces problématiques sont de vraies questions sociétales, la question d’échelle entre les vignerons possédant des centaines d’hectares, et ceux, bien plus petits. Elles entraînent également les conséquences du changement climatique. Que vont devenir ces paysages, qui nous semblent immuables, mais que les contraintes humaines transforment parfois de manière irréversible ?
Comment retranscrire ces récits ? Comment raconter ces paysages ?
Un jour, ils feront partie de l’Histoire.
Nous sentons que nous entrons dans les petites histoires de chacun, des familles, dans ce qu’elles vivent. Nous questionnons les premiers souvenirs liés à la terre :
« Le jardin de mes grands-parents. »
Ce souvenir revient souvent. Nous visitons aussi ces jardins.
